Cours d’eau de référence

Dans le cadre d’un projet INTERREG et en coopération avec les services français et suisses, la FVA a réalisé une étude de l’état écologique de petits cours d’eau en milieu forestier. Conformément aux dispositions de la directive cadre sur l’eau de l’Union Européenne (DCE), tous les cours d’eau devront atteindre un bon état écologique d’ici 2015.

Objectifs de la DCE :

L’objectif primordial de la DCE est « d’éviter toute détérioration et de garantir la protection et l’amélioration de l’état des écosystèmes aquatiques et des écosystèmes terrestres et zones humides dépendant directement de ceux-ci en ce qui concerne leur hydrologie ».
Les objectifs sont en outre le bon état des eaux de surface (bon état écologique et chimique), le bon état des eaux de nappe (bon état chimique et bon état quantitatif), ainsi qu’une alimentation suffisante en eau des écosystèmes terrestres et zones humides dépendant directement des eaux de nappe ou de surface. Le bon état est défini comme un état qui ne diffère que de très peu d’un très bon état. On considère qu’un cours d’eau est en très bon état lorsqu’il ne présente aucune ou très peu de modifications par rapport aux valeurs normalement constatées en l’absence d’influences anthropogènes négatives.

Les cours d’eau de référence décrivent, pour différents types de cours d’eau, le très bon ou le bon état.

Des études réalisées précédemment par le Landesamt für Umwelt, Messungen und Naturschutz (Office régional de protection de l’environnement de Bade-Wurtemberg, LUBW 2005) ont montré que les cours d’eau de référence se trouvent principalement en milieu forestier. Ce fait montre clairement que, si tant est qu’ils existent encore, les cours d’eau naturels qui présentent un bon état hydromorphologique se trouvent en milieu forestier (L’hydromorphologie a pour objet de décrire les conditions rencontrées réellement dans un cours d’eau donné). Pour répondre à la question de savoir si on se trouve effectivement en présence de conditions de référence, il est possible de procéder soit en considérant un milieu donné, soit sur la base d’un modèle, soit en combinant les deux critères. Dans le cadre de l’approche se rapportant à un milieu donné, les conditions de référence sont constatées sur des cours d’eau réels : on analyse leur morphologie, la qualité de l’eau, les aménagements et le peuplement et on en déduit ainsi si on se trouve en présence d’un bon ou très bon état écologique. Dans le cadre du projet INTERREG, c’est précisément cette approche se rapportant au milieu qui a été choisie. Les critères suivants ont été considérés comme déterminants pour définir les portions de cours d’eau de référence (partie allemande du projet) :

  1. Les cours d’eau de référence doivent présenter un état le plus proche possible de l’état naturel. En conséquence, seules les portions de cours d’eau présentant des associations végétales proches de la nature et caractéristiques pour le cours d’eau concerné (> 0,1 ha) ont été considérées dans la sélection. Il s’agit des associations végétales suivantes :
    1. Aulnaie alluviale (aulne glutineux) à stellaire des bois (Stellaria-Alnetum glutinosae)
    2. Aulnaie alluviale (aulne blanc, Alnetum incanae), variante spéciale
    3. Frênaie à aulne avec merisier à grappes (Pruno-Fraxinetum)
    4. Frênaie à aulne glutineux (Carici remotae pour les ruisseaux siliceux, Carici elongatae pour les ruisseaux à carbonate)
  2. Le cours d’eau présentera un linéaire d’au moins 300 m
  3. Le cours d’eau se trouvera en forêt domaniale pour permettre la prise de mesures de conservation et de développement.
  4. La sélection s’est faite sur la base d’enquêtes de terrain.

Côté français, la sélection s’est passée de manière analogue.

Pour chaque espace naturel, deux cours d’eau de référence ont été définis

  • pour la partie Nord de la Forêt-Noire : le Reichenbächle et le Wernestbach,
  • pour la partie centrale de la Forêt-Noire : le Kahler Bach et le Sulzbach,
  • pour la partie Sud de la Forêt-Noire, le Schwöbenenbach et la Mettma.

Côté français :

  • pour les Vosges gréseuses du Nord : le Tiefenbach,
  • pour les hautes-Vosges gréseuses : le Netzenbach et le Fallbaechel,
  • pour le Jura alsacien : la Lucelle, cours d’eau matérialisant la frontière avec la Suisse
  • pour les Vosges cristallines : la Petite Fecht, le Strengbach et l’ Ehn.

Comme les autres cours d’eau, les cours d’eau de référence sont soumis à à des facteurs qui influencent leur bon état écologique. On pense en particulier à la limitation ou à l’interruption de la continuité écologique des cours d’eau pour la faune aquatique. Grâce à un procédé développé par la FVA, ces structures ont été recensées sur les cours d’eau de référence (EstruKa). En outre, des études ont été réalisées sur la qualité de l’eau, le peuplement par les êtres vivants (macro-benthos) et les peuplements piscicoles. Les résultats ont été analysés et décrits en fonction de leur caractère marqué, dans l’optique des exigences de qualité de la DCE européenne. De plus, en ce qui concerne les ripisylves en bordure de ruisseau, une description des caractéristiques du site et du peuplement forestier a également été effectuée sur une bande de 25 m de profondeur sur les deux rives du cours d’eau. Cette description succincte s’est faite sous la forme d’une fiche technique, inspirée du format des fiches techniques LAWA (Groupe de Travail pour la protection de l’eau). Relevant un certain nombre de caractéristiques, ces fiches techniques permettent de détailler en quelle mesure il est possible de parler d’un bon état écologique. Elles représentent des outils efficaces dans la définition des objectifs de développement pour d’autres cours d’eau semblables aux cours d’eau de référence.

Les cours d’eau de référence sélectionnés et décrits par la FVA permettent de disposer d’un grand nombre de données intéressantes. Parmi ces cours d’eau de référence, on compte aussi bien des cas exemplaires pour le bon état écologique d’un cours d’eau que des cas qui nous renseignent sur les déviations existant par rapport à un bon état écologique. Il s’agit en somme de tronçons de cours d’eau qui permettent de montrer en quelle mesure une sylviculture ciblée peut participer au maintien ou au rétablissement du bon état écologique d’un cours d’eau.

Références

Kern, K. & T. Fleischhacker (2005): Naturnahe Fließgewässer in Baden-Württemberg – Referenz­strecken. Reihe: Ober­irdische Gewässer, Gewässerökologie, Bd. 96, LfU Baden-Württemberg, Karlsruhe.

Pottgiesser, T. Sommerhäuser, M.: Vorläufige Steckbriefe der deutschen Fließgewässertypen (Stand: Februar 2004).

A télécharger

Traduction

  • dialogos GbR
  • 79100 Freiburg