Comme dans les autres cantons, c’est uniquement grâce à la collaboration des propriétaires et du service forestier neuchâtelois que le WSL a pu entreprendre ces essais (fig. 1). Dans un article (PDF) paru dans le Journal forestier suisse, un chercheur du WSL retrace l’historique de ces placettes, présente l’état actuel des études de croissance et de production, et commente quelques résultats des relevés.
Figure 2 - La même forêt en 1996. Photo: Pascal Junod
Parmi les vingt-deux placettes du WSL en terre neuchâteloise, treize (dix d’épicéa et trois de hêtre) furent installées par Philipp Flury, adjoint technique à ce qui était alors la Station fédérale de recherches forestières de Zurich. Elles furent parmi les dernières créées pour les recherches sur la croissance et la production forestières, qui ont abouti notamment à l’établissement des tables de production de 1907, auxquelles le nom de Flury est encore associé aujourd’hui. Installées en 1903, ces placettes ont été abandonnées en tant que placettes expérimentales en 1909.
La forêt jardinée toujours d’actualité
Huit placettes neuchâteloises sont cependant encore suivies par les chercheurs (tableau 1). Deux d’entre elles font partie d’un réseau d’étude de la forêt jardinée, dont la plupart sont situées en Emmental. Ce réseau a gagné en actualité ces dernières années et a encore été développé dans des régions de basse altitude du Jura et du Plateau et à plus haute altitude dans les Préalpes et les Alpes. Le faible nombre de placettes dans le canton de Neuchâtel s’explique probablement par les distances par rapport à Zurich, qui étaient particulièrement rédhibitoires au début du siècle dernier.
Tableau 1. Placettes expérimentales actuellement en place dans le canton de Neuchâtel.
Les deux placettes neuchâteloises – la placette jardinée mais aussi la placette comparative - jouent un rôle important dans la recherche sur le développement des forêts jardinées, tout particulièrement parce qu’elles sont (avec la placette du Jura vaudois) les seules représentantes de cette forme de sylviculture dans des stations jurassiennes. La placette comparative a son importance dans la thématique de la conversion des peuplements uniformes en forêts jardinées.
Regain d’intérêt pour les essais de chêne
Les six dernières placettes sont consacrées aux essais d’éclaircie en futaie de chêne. Situées sur la commune de Boudry, elles sont représentatives de peuplements de chênes âgés (entre 200 et 235 ans). Elles ont été créées en 1921 et sont encore toutes en fonction. Sur l’une d’entre elles, un nouvel essai d’éclaircie de chêne est même prévu à partir de 2008.
Pour la recherche sur la croissance et la sylviculture d’une essence qui nécessite des révolutions plutôt longues, il est primordial de maintenir des placettes de ce type et d’assurer la continuité des relevés.
L’Institut de recherches WSL ne possède aucun peuplement dans lequel il pourrait entreprendre des essais. Les études de croissance et de production forestière en Suisse – comme d’ailleurs les recherches à long terme sur les écosystèmes forestiers, par exemple - dépendent donc entièrement de la bonne volonté des propriétaires et des services forestiers. Le WSL leur est reconnaissant de chaque possibilité ainsi offerte aux chercheurs de collaborer avec les professionnels de terrain et avec les cantons.
Adaptation : Michèle Kaennel Dobbertin (WSL)
Référence