Cover de la publication originale
Photo: Thomas Reich (WSL)
Photo: Thomas Reich (WSL)
Le bilan de CO2 neutre et les multiples possibilités d’utilisation du bois en font un produit toujours plus attrayant, raison pour laquelle la pression exercée sur l’exploitation du bois s’intensifiera encore au cours des prochaines décennies. Une publication de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) montre le potentiel d’exploitation durablement disponible dans les forêts suisses.
Matière première indigène renouvelable et agent énergétique bénéficiant d’une longue tradition, le bois était un peu tombé dans l’oubli après la guerre. Aujourd’hui, la demande en bois augmente de nouveau de manière accrue. En Suisse, sa consommation a certes été ralentie pour un temps par la crise économique mondiale, mais la tendance à long terme indique clairement une augmentation des besoins en bois: ses multiples possibilités d’utilisation, mais aussi la raréfaction et le renchérissement des ressources qui se profilent, font que la pression sur le bois – et donc sur la forêt – s’intensifiera encore à l’avenir.
Des données de base étayées concernant le potentiel d’exploitation du bois actuel et son évolution possible revêtent une importance centrale pour la mise en oeuvre de la politique de la ressource bois de l’OFEV. Son objectif principal est le suivant: exploiter durablement le bois des forêts suisses et utiliser efficacement les ressources disponibles. Le secteur de l’économie demande aussi avec insistance des informations sur les volumes potentiels de bois économiquement utilisables.
Dans ce contexte, une question se pose en priorité: Quelle quantité de bois la forêt suisse peut-elle durablement fournir? Durable signifie ici que la productivité des forêts est maintenue et que toutes les fonctions forestières sont remplies. Cette question explique l’objectif de la présente publication: déduire, sur la base du troisième Inventaire forestier national, des indications sur le potentiel d’accroissement et d’exploitation à moyen terme dans les forêts suisses aux niveaux national et régional. Le projet développe des scénarios, mais ne fait pas de pronostic.
Les scénarios représentent dans un premier temps les évolutions possibles de l’accroissement, du décroissement et du volume sur pied dans la forêt suisse, et ce pour la totalité de la masse ligneuse. Pour répondre au besoin d’information de l’économie du bois et d’autres acteurs intéressés, le potentiel d’exploitation effectivement disponible est calculé pour chaque scénario. A cet effet, et en analogie avec les pelures d’un oignon, on a soustrait les quantités qui ne sont pas exploitables ou utilisables économiquement ou qui ne peuvent pas être consommées pour d’autres raisons. Les scénarios et les potentiels d’exploitation qui en sont déduits doivent contribuer à déterminer des stratégies à long terme dans le cadre de la discussion sur la politique forestière.
Une importante base de décision pour réfléchir aux orientations futures de la politique suisse en matière d’économie forestière et d’industrie du bois existe désormais. Durant la période de 2007 à 2036, les potentiels présentent des écarts marqués suivant les scénarios, entre 6,7 et 10,3 millions de m³ par an. En supposant que les interventions seront ensuite semblables, on constate que les scénarios ont tendance à se rapprocher de nouveau à long terme (100 ans). Suivant les scénarios, on note un recul parfois important des résineux en faveur des feuillus en termes de volumes sur pied, d’accroissement et de possibilités d’exploitation. Le potentiel d’exploitation durablement disponible se trouve avant tout dans le Jura, le Plateau et les Préalpes.