Figure 2 - Evolution du prix des plaquettes de bois de 2004 à 2013. Graphique: C.A.R.M.E.N. e.V.
A une époque de tarifs énergétiques en hausse, de taxes de CO2 croissantes et du passage aux ressources renouvelables, le chauffage aux plaquettes de bois gagne sans cesse en importance. Le nombre de chaudières à plaquettes de bois a nettement augmenté ces dernières années. Plus le volume de plaquettes vendues augmente, plus leur préparation devient avantageuse pour les exploitations forestières. C’est la raison pour laquelle Energie-bois Suisse a revu la fiche d’informations sur la préparation rationnelle de plaquettes de bois pour exploitations forestières. La publication aborde les points essentiels d’une production optimisée de plaquettes.
En 2012, la Suisse n’a pas atteint son objectif de réduction de CO2 pour les combustibles, fixé dans l’ordonnance sur le CO2. Conséquence: la taxe de CO2 sur les combustibles fossiles s’accroîtra de 67% en 2014. Le prix du fioul augmentera donc d’environ 6 à 7 centimes le litre. Ainsi, le mazout et le gaz naturel se renchériront, tandis que les énergies renouvelables, telles que par ex. les plaquettes de bois, seront vendues à des tarifs plus intéressants. Par conséquent, il faudra s’attendre à une exploitation accrue du bois-énergie et donc aussi à une croissance de la production des plaquettes. Afin d’assurer une tarification optimale par les exploitations forestières, l’association Economie Forestière Suisse publie sur son site Internet www.wvs.ch les prix indicatifs pour les plaquettes de bois-énergie.
Etapes principales de la production
Figure 3 - Les plaquettes devraient être stockées dans des halls de dépôt couverts d’une certaine hauteur afin que l’humidité puisse s’évaporer aisément.
Photo : Etat de Vaud
La préparation de plaquettes de bois se divise en plusieurs étapes procédurales: le débardage, le déchiquetage, le stockage et le transport. Pour la planification, il convient de prendre en compte d’emblée la totalité de la chaîne de production afin de trouver la meilleure solution en termes de logistique. A ce titre, il faut con-sidérer les facteurs suivants:
- Les assortiments et volumes de plaquettes commandés
- Sites possibles de stockage et de transbordement du bois-énergie et des plaquettes
- Durées de séchage
- Conditions de livraison
Si la situation le permet, la chaîne d’approvisionnement directe appliquée à la fourniture des plaquettes aux grandes centrales de chauffage constitue l’option la plus avantageuse. Elle implique le déchiquetage mobile du bois dans la forêt même et le transport direct à l’entrepôt de consommation de la centrale, éliminant ainsi les frais d’entreposage. Cette solution ne convient pourtant que si les routes forestières sont praticables toute l’année, si la centrale de chauffage est capable de brûler des plaquettes humides (teneur en eau située entre 40 et 55%) et si l’accumulation d’une réserve ne requiert pas la constitution de piles de bois-énergie ou de dépôts de plaquettes. Dans tous les autres cas, un entreposage permettant un séchage simultané du bois-énergie ou des plaquettes s’imposera.
De préférence, on placera les piles de bois-énergie à un endroit ensoleillé et bien ventilé – hors de la forêt si possible – sur un support sec et sans entrer en contact avec le sol. En quelques mois seulement, cette option d’entreposage intermédiaire permet de réduire la teneur en eau du bois pour passer d’environ 50% (frais) à une valeur de 30% ou moins. Une fois ce bois déchiqueté, les plaquettes présenteront une humidité résiduelle qui convient à l’approvisionnement de la plupart des centrales de chauffage à plaquettes.
L’entreposage intermédiaire de plaquettes s’impose dans les cas où la capacité de stockage doit être augmentée pendant la période de chauffage. Dans la mesure du possible, les plaquettes doivent alors être stockées dans des halls de dépôt d’une certaine hauteur, bien aérés et couverts afin que l’humidité puisse s’évaporer aisément. Ce faisant, il est recommandé de transborder le volume de stockage aussi fréquemment que possible pour abréger la durée d’entreposage (3 mois au max.).
Laisser branchages et feuillages dans la forêt
Aujourd’hui, la récolte de bois s’effectue souvent selon le processus de coupe de l’arbre entier. Etant donné que les substances nutritives présentes dans les arbres se concentrent principalement sur les feuilles, aiguilles et branches, celles-ci devraient être laissées en forêt dans la mesure du possible. Ceci permet de réduire à un strict minimum l’élimination des substances nutritives par l’enlèvement de biomasse en surface et aussi d’améliorer la qualité des plaquettes et de leur combustion dans les chaudières. En effet, les feuilles, aiguilles et branches présentent des teneurs plus élevées en particules fines, en humidité et en matière verte et ont donc un impact défavorable sur le pouvoir calorifique tout en diminuant la qualité de la combustion.
Signer des contrats de fourniture
En cas de livraisons de plaquettes régulières et programmées à long terme, il s’avère utile de conclure des contrats de fourniture avec les exploitants des chaudières. Cette démarche facilite la planification à l’exploitation forestière et lui assure un revenu à long terme tout en garantissant la sécurité d’approvisionnement au client. Les éléments suivants doivent être définis dans un contrat de fourniture:
- Volume et qualité des plaquettes fournies: sortes de bois (bois tendres ou bois durs), teneur en eau, teneur en particules fines, dimensions, proportion de résineux et de feuillus (voir fiche d’informations No 407: «Triage et classification du bois énergie», publiée par Energie-bois Suisse)
- Modalités de livraison: nombre et fréquence annuelle des livraisons, volumes à fournir par livraison
- Modalités de facturation: en fonction du volume (en mètres cube en vrac m3v), du poids ou de la quantité d’énergie produite
- Prix du combustible en fonction de la modalité de facturation choisie. Bois-énergie Suisse vous recommande d’adapter le renchérissement selon l’index des prix des plaquettes.
- Durée de validité du contrat, préavis, for juridique
Collaboration avec les entrepreneurs forestiers et transporteurs
Les déchiqueteuses modernes sont des machines très coûteuses qui doivent être utilisées à plein régime pour être rentables (à partir de 40 000 m3v/an). Souvent, il vaut la peine d’externaliser les services de déchiquetage à des entreprises spécialisées. La collaboration sera d’autant plus facile que la chaîne de production est optimisée et la qualité et le volume des plaquettes sont définis. Il est également utile de faire appel aux transporteurs régionaux en cas de grandes distances de transport, car l’acheminement par camion coûte le plus souvent moins cher que l’utilisation de véhicules forestiers ou agricoles.
Le potentiel d’avenir du bois-énergie
Pour l’avenir, nous pouvons pronostiquer une hausse de la demande de plaquettes forestières. Cela permettra aux assortiments jusqu’ici fortement déficitaires ou impossibles à valoriser de conquérir un nouveau marché. Les propriétaires de forêts pourront en profiter, pourvu qu’ils soient bien informés sur les prix courants du bois-énergie et sur les chaînes de production de plaquettes le mieux adaptées à leur situation. La mise en place d’un réseau local de contacts parmi les entreprises forestières ou de déchiquetage et la connaissance de projets de bois-énergie régionaux leur faciliteront la commercialisation (future).
Des informations supplémentaires sont fournies dans la nouvelle fiche d’informations No 409:
La préparation rationnelle de plaquettes de bois pour exploitations forestières (PDF)
Cette contribution a été réalisée en collaboration avecEnergie-bois Suisse.